Portrait de Laurent BRUGE, président de la Croix-Rouge d’Arras
Créé en 1864, la Croix-Rouge française (CRF) est un mouvement d’aide humanitaire qui regroupe un réseau de plus de 65 000 bénévoles et 16 000 salariés répartis sur l’ensemble du territoire. Leur objectif est de lutter contre la précarité en assistant les personnes en difficulté, partout dans le monde. La Croix-Rouge, c’est aussi une entreprise à but non lucratif qui compte 5 domaines d’intervention : l’urgence et le secourisme, la santé, la formation, l’action sociale et internationale.
"Il n'y a qu'une seule Croix-Rouge mondiale. On s’aide beaucoup entre nous au sein des différentes unités locales et c'est ce qui fait notre force.”
Basé à Genève, le Mouvement International de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge représente l'organisation humanitaire la plus importante au monde. Cette association indépendante unit des hommes et des femmes partageant les mêmes valeurs solidaires et humanistes. Reconnue d’utilité publique depuis 1945, elle apporte son aide auprès des pouvoirs publics en fournissant des moyens matériels et humains.
“La Croix-Rouge est une association importante qui permet de s’épanouir dans plein de projets et domaines différents donc j’y suis resté et, petit à petit, je me suis retrouvé président… Je ne l'aurais pas imaginé il y a 24 ans, ça c'est sûr !”
L'unité locale d'Arras basée dans le Pas-de-Calais est dirigée par Laurent Bruge depuis mai 2021. Après avoir passé de nombreuses années en tant que bénévole au sein de l’association, cet enseignant de profession nous raconte son engagement passionnant dédié au service des autres.
La Croix-Rouge
Si vous deviez nous présenter l’association en quelques mots ?
La Croix-Rouge est une association humanitaire qui a été créée en 1863 donc ce n'est pas nouveau... L’idée première de ce mouvement vient de son fondateur Henry Dunant, un ancien homme d'affaires humaniste suisse, d’où notre emblème : la croix rouge sur fond blanc, qui représente l’inverse du drapeau suisse.
Durant la bataille de Solférino, Henry Dunant s’est rendu compte du nombre impressionnant de blessés mourants. Il s’est donc arrêté pour les secourir et venir en aide à la population et aux militaires, sans aucune distinction de nationalité. C’est ce principe qui nous anime encore aujourd’hui : aider les autres sans distinction.
Quelles sont les deux missions principales de la Croix-Rouge ?
Notre association a différents domaines d’activité : des activités à dominante sociale, d’autres de secourisme, etc. On est structuré par la Croix-Rouge nationale puis par les délégations régionales, départementales et locales. Sur l’unité d’Arras nous n’avons aucun salarié, nous sommes tous bénévoles. En tout, nous sommes une petite fourmilière de 180 bénévoles qui se relaient quotidiennement !
Pour nos activités sociales, nous avons une vestiboutique ouverte à tous, où les volontaires nous apportent des vêtements et/ou des jouets que nous trions et que nous remettons en vente à des prix dérisoires. Nous collectons aussi des vêtements neufs et d’occasion grâce à des partenariats. Toujours au niveau social, nous disposons d’un accueil où les personnes dans le besoin peuvent venir demander une aide alimentaire ou financière. Si besoin, nous pouvons également les orienter vers d’autres organismes.
Ensuite, nous avons un panel d’autres actions :
- Une action envers les SDF, que nous accueillons dans notre unité une fois par semaine.
- Une action d’apprentissage du français aux étrangers, car beaucoup de personnes veulent s’intégrer en apprenant le français et vu la situation d’Arras en France, cette activité se développe de plus en plus.
- Une action de lutte contre l'illettrisme, à destination des personnes sorties du cadre scolaire qui souhaitent se remettre à niveau.
- Une Halte-détente pour les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer, que nous accueillons quelques heures par semaine afin de soulager les familles.
- Une action jeunesse qui organise différents projets menés par des jeunes : opérations « Sam Capitaine de soirée », interventions dans les établissements scolaires pour présenter le bénévolat et le sens de l’engagement, rencontres entre les personnes âgées et les écoles, etc…
Finalement, notre dernière action est la plus connue du grand public : le secourisme. Il y a 3 différents niveaux :
- Les postes de secours, qui nous occupent tous les week-ends pour assurer la sécurité du public et des acteurs lors de compétitions culturelles ou sportives.
- Les formations, allant de la simple initiation de secourisme d’une demi-heure à des formations diplômantes telles que le PSC1 (qui devient obligatoire dans beaucoup de professions). On intervient aussi bien en école primaire qu’en élémentaire, au collège, au lycée mais aussi envers le public adulte.
- L’urgence : en tant qu'auxiliaire des pouvoirs publics, on répond aux sollicitations et aux demandes de l'État, des préfectures et des mairies en cas de besoin et/ou de catastrophes. Dernièrement, on a été pleinement mobilisés avec la Covid-19 notamment...
Quelles sont les valeurs fondamentales de ce mouvement humanitaire mondial ?
La Croix-Rouge a 7 valeurs principales qui nous animent en permanence et qu’on garde toujours à l’esprit :
- L’humanité : aider les autres.
- Le volontariat : le bénévolat est un acte volontaire.
- L’indépendance : même si on est auxiliaire du pouvoir public, on reste indépendant de l’Etat.
- La neutralité : on aide tout le monde ! On ne va pas s’occuper de la politique, de la religion, etc.
- L’unité : il y a une seule Croix-Rouge mondiale. On s’aide beaucoup entre nous au sein des différentes unités locales et c'est ce qui fait notre force. Même à l’étranger, on aide dès qu’il y a une catastrophe : 4 de nos secouristes sont partis lors du passage de l’ouragan aux Antilles, il y a 2 ans.
- L'universalité : on est présent partout, sur tous les continents.
- L’impartialité : on ne juge personne.
Sur quels sujets travaillez-vous actuellement ?
On souhaiterait mener différents projets qui sont aussi des enjeux sociétaux. Dans les années à venir, on aimerait développer notre action dans les petits villages où il y a un grand besoin en termes d’aide, de mobilité et d’accès à différentes choses. Nous désirons donc mettre en place des permanences en secteur rural pour aider au plus près cette population.
On essaye également de créer une action de santé dans nos locaux pour désengorger les hôpitaux et faire face à la pénurie de médecins. L’objectif est d’offrir aux personnes précaires des consultations médicales et des soins gratuits avec des médecins et infirmiers bénévoles.
Sa vocation et ses missions
Pourquoi avez-vous choisi de vous engager dans le secourisme ?
Ça fait 24 ans que je suis bénévole à la Croix-Rouge. J’y suis rentré par la volonté d’aider les autres dans le domaine du secourisme puis je suis devenu chef d’intervention et directeur du secourisme pendant 11 ans, avant de devenir président de l’unité locale d’Arras en mai dernier.
Au tout début, j’avais envie de faire du secourisme car ça a toujours été ma passion. Aider les autres avec le secourisme, on se prend vite au jeu vous savez... On rencontre de belles valeurs et de belles personnes qui deviennent finalement des amis. La Croix-Rouge est une association importante qui permet de s’épanouir dans plein de projets et domaines différents donc j’y suis resté et, petit à petit, je me suis retrouvé président. Je ne l'aurais pas imaginé il y a 24 ans, ça c'est sûr !
Pouvez-vous nous expliquer votre rôle au sein de la Croix-Rouge ?
En tant que président, j'ai surtout un rôle de manager et de stratège. On est un beau bateau de passionnés avec divers projets et des idées plein la tête donc on organise des points mensuels sur ce qui est possible de développer en fonction des moyens financiers. Finalement, j’ai un vrai rôle de capitaine de bateau qui doit garder un cap !
Qu'aimez-vous le plus dans cet engagement ?
La panoplie d’actions qu’on peut avoir et la diversité des profils. Les bénévoles sont des lycéens, chefs d’entreprise, chômeurs, médecins, retraités… On a tout âge, tout horizon et c’est une force au sein de l’association de pouvoir mixer toutes ces personnes !
Comment arrivez-vous à jongler entre votre travail et votre engagement de secouriste ?
J’essaye de compartimenter. Je suis enseignant donc la journée je suis devant mes élèves. Ensuite je rentre, je prépare mes cours, je corrige mes copies puis j’ai ma deuxième vie : la vie familiale. Et enfin, j’ai ma troisième vie qui commence avec la Croix-Rouge…
C’est un équilibre précaire qu’il faut essayer de trouver. On sait qu’il y a des périodes plus denses que d’autres au sein de l'association donc on essaye d’avancer de l’autre côté, puis parfois c’est l’inverse. Entre deux préparations de cours et durant les vacances scolaires par exemple, on essaye de développer des projets. C'est un réel engagement qu’on vit donc il faut avoir la volonté et l’envie d’agir. Après, du temps, on essaye d’en trouver…
Combien de temps cela vous prend par semaine ?
C’est une question qu’on nous pose souvent quand on est responsable d’une activité et je réponds toujours la même chose, car c’est la vérité : je n’ai jamais osé faire le calcul... Je pense que je serais certainement surpris mais je n’ose pas le faire. Je donne ce que je peux puis je préfère ne pas comptabiliser, j'ai assez peur du résultat…
Qu’aimez-vous le plus dans cet engagement ?
La diversité des actions possibles et les valeurs que je partage entièrement. Je me retrouve pleinement dans les différents slogans qu’il y a eu au sein de l’association : “Humaniser la vie”, “Partout où vous avez besoin de nous”,... Dernièrement, j’ai aussi beaucoup apprécié les derniers mots du projet associatif de la Croix-Rouge par le président Philippe Da Costa : “Agir, au coin de la rue comme au cœur des crises mondiales”.
Quel conseil pourriez-vous donner à une personne intéressée pour intégrer une association de secourisme ?
Ne pas avoir peur, il faut sonner à la porte ! Je n’ai pas de conseil particulier à donner, il faut juste avoir un peu de temps. Ça dépend aussi des rythmes de vie et de ce qu'on veut faire. Il y a des personnes avec plus de temps la semaine, qui vont s'orienter vers les actions sociales et d’autres avec plus de temps le week-end qui vont plutôt agir pour le secourisme.
Au final, il y a une telle diversité d’actions que tout le monde peut y trouver son compte ! Il faut simplement oser s'ouvrir aux autres et avoir cette envie d’agir pour la société et le bien commun. Mais malheureusement dans notre société, les gens sont parfois un peu trop individualistes…
Ses souvenirs
Pouvez-vous nous évoquer votre moment le plus heureux au sein de la Croix-Rouge ?
Je n’ai pas de moment particulier en tête, je suis simplement heureux d’agir au quotidien et c’est une réelle satisfaction personnelle. Sinon, c'est surtout la concrétisation des projets. Quand un projet qu’on a longuement construit se réalise enfin !
Quel a été le moment le plus difficile pour vous ?
En tant que secouriste et ancien directeur du secourisme, il y a eu la crise Covid durant laquelle on est intervenu avec le SAMU et ça n’a pas toujours été facile… On est aussi intervenus lors de l’attentat du train Thalys. Plus régulièrement, on agit durant les catastrophes, les inondations et les tempêtes qu’il peut y avoir dans la région et qui vont s’accentuer avec le réchauffement climatique. La détresse des gens est toujours difficile à vivre…
Puis en tant que président, je m’aperçois que le Covid laisse des traces… On a de plus en plus de demandes au niveau social, y compris parmi les jeunes : aides sociales, alimentaires, vestimentaires, financières... Là aussi, c’est un peu compliqué de s’apercevoir qu’on est en train de “glisser”. Il faut trouver des sources de revenus pour aider au mieux mais on n’a pas toujours les solutions…
Vous êtes-vous déjà senti en danger ?
Non. La première chose qu’on apprend en étant secouriste, c’est la protection. On ne se sent pas en danger quand on est sur le terrain car on apprend à ne pas l’être. Il y a un cadre, une réglementation, des procédures et des protocoles mis en place. Si on suit tout ça, il n'y a aucune raison d’être en danger.
Son expérience FUGU
Qu’utilisiez-vous avant les tentes FUGU ?
Avant, on utilisait des tentes classiques pliantes puis un événement nous a décidé à obtenir les tentes FUGU : on avait acheté des tentes pliantes assez récentes et sur un poste de secours, l’une d’entre elles s’est retournée lors d’une bourrasque de vent. Résultat : on l'a retrouvée en morceaux et elle n'était même pas réparable…
Quand il y a du vent, l’utilisation de tentes classiques est très compliquée et elles sont lourdes à transporter. On s’est donc dit : pourquoi ne pas investir dans une tente gonflable ? C’est à ce moment-là que Thomas est venu nous présenter ses tentes, qu’on utilise depuis 2013 déjà.
Lors de quels types d’intervention utilisez-vous nos tentes ?
Elles servent tous les week-ends sur les postes de secours. À l'époque, on en avait acheté deux au format 4x4 qu’on a l’habitude d’assembler entre elles. Puis la semaine dernière, on s’est procuré une tente 5x5 qui permet d’en monter seulement 1 au lieu de 2. Ça nous fait gagner en surface et il est possible de la coupler avec les deux petites pour avoir un plus gros poste de secours. Cette modularité est intéressante et très pratique !
Qu'appréciez-vous le plus avec les tentes FUGU ?
On apprécie surtout la facilité de montage et de transport : tout tient dans un sac donc c’est assez pratique, peu encombrant et pas très lourd. La praticité de la valve de montage nous aide aussi beaucoup : on branche la tente et il n’y a plus qu’à attendre qu’elle monte toute seule !
En plus d’être pratiques, elles sont belles ! On a voulu avoir des tentes à toit rouge, avec les côtés blancs et la croix rouge sur le dessus. On aime beaucoup leur design et de nombreuses personnes viennent nous voir pour savoir d'où elles proviennent.
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Fondé en 2011, FUGU® est spécialisé en Structures Nomades & Architectures Innovantes pour l’événementiel et l’hôtellerie